19 avr. 2016

Conseils pour les parents d'enfants qui bégaient... Attention aux conseils !

Les parents sont souvent désemparés face au bégaiement de leur enfant et la tentation est grande de dévorer les doctes conseils donnés par des thérapeutes bien attentionnés. Il faut toutefois être vigilant et garder du recul car, si la littérature est riche, elle peut parfois prêter à sourire. Ainsi, dans son livre “Stammering in young children - a practical self-help programme for parents (1988, Thorsons)”, Ann Irwin détaille un programme visant à réduire les sources de tension pouvant affecter la parole de l’enfant. Les parents doivent identifier ce qui améliore ou dégrade la parole de leur enfant puis “développer des stratégies” pour contrôler les facteurs négatifs et encourager les positifs. L’objectif est de le préserver de toute exposition au stress de parole. Si l’enfant devient ainsi fluent durant neuf mois d’affilée, les parents peuvent considérer qu’il est guéri et peut reprendre une vie normale.

L’intention est bonne et le diagnostic sans doute en partie pertinent mais les propositions me semblent peu réalistes et plutôt de nature à reporter le stress sur les parents ! Pour dédramatiser un peu tout cela, vous trouverez donc ci-dessous 4 exemples donnés par Ann, suivis de ses conseils... et de ceux de Goodbye Bégaiement !

1. Les parents du petit Johnny ont remarqué que sa parole se dégrade quand il est excité. La stratégie appropriée, selon Ann Irwin, serait donc de ne pas trop monter en épingle les événements comme Noël.

Le conseil d’Ann Irwin : ne lui demandez pas quel cadeau il veut 6 semaines à l’avance mais plutôt une semaine avant l’événement.

Le conseil Goodbye Bégaiement : ne lui offrez pas de cadeau du tout. La déception et l’abattement remplaceront ainsi la dangereuse excitation. Sa parole devrait s’en trouver grandement améliorée.

2. S’il est de nature pressée, active et parle trop vite, essayez de le calmer. Par exemple, vous pouvez lui donner une petite récompense financière, s’il va à l’école en marchant plutôt qu’en courant.

Le conseil Goodbye Bégaiement : Prévoyez une prime majorée, s’il reste au lit plutôt que d’aller à l’école.

3. Si les parents remarquent que la parole de Johnny s’améliore quand il joue avec son frère, vous devez l’encourager en achetant un jeu avec lequel ils puissent jouer ensemble.

Le conseil Goodbye Bégaiement : à l’inverse, si sa parole se dégrade quand ils sont ensemble, envisagez sérieusement de mettre le frère en internat ou, mieux, en famille d’accueil.

4. Les questions directes exigent une réponse et mettent une grosse pression sur l’enfant. Il faut donc les éviter. Gardez en tête que votre objectif est que Johnny prenne plaisir à parler et puisque vous voulez associer la parole au plaisir, évitez les questions déplaisantes.

Le conseil d’Ann : remplacez les questions directes par des questions indirectes. Exemple, au lieu de dire : “Tu veux jouer avec ces jouets ?”, vous pourriez dire : “Je mets ces jouets sur la table au cas où tu voudrais jouer avec eux.”

Le conseil Goodbye Bégaiement : ne lui dites pas “fais tes devoirs” mais “j’ai sorti ton livre et ton cahier de ton cartable et je les ai placés sur la table au cas où tu voudrais les ouvrir.” ou “Sache qu’il existe une salle de bains dans la maison, au cas où tu voudrais te laver.”

Bon j’arrête de me moquer et vous renvoie vers la page du blog recensant des conseils et témoignages pour savoir quand consulter, comment réagir lorsque son enfant bégaie, comment affronter les moqueries, comment en parler à l'école... A lire aussi avec discernement :-)



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